J'ACCUSE UN FILM SUR POLANSKI OU SUR L'ANTISEMITISME ?

Alors que sort en salle « J’accuse », son dernier long-métrage, le réalisateur franco-polonais est de nouveau accusé dans une affaire de viol remontant à 1975.

Valentine Monnier, photographe et comédienne de 63 ans, accuse Roman Polanski de l'avoir violé en 1975.

Dans une longue tribune, la photographe explique en effet avoir été battue et violée par Roman Polanski en Suisse, en 1975 alors qu' elle avait 18 ans.

Ce témoignage choquant a donné un nouvel élan à un tollé de plusieurs décennies, puisqu’elle serait la 12ème victime présumée du mari d’Emmanuelle Seigner à briser le silence.

Survenue dans la foulée de la prise de parole très remarquée d’Adèle Haenel dans une autre affaire, cette accusation (que le réalisateur « conteste avec la plus grande fermeté » par le biais de son avocat) a sérieusement remis en cause la promotion du film.

Une quarantaine de militantes ont aussi empêcher l'avant-première de se tenir, à la veille de la sortie du film.

Dans ce contexte sensible, comment parler du film qui a décroché à la Mostra de Venise le Grand Prix du jury ?

Peut-on encore regarder les œuvres de Roman Polanski uniquement pour ce qu’elles sont : des films ?

Un exercice d'autant plus difficile pour certains que le dernier long-métrage du réalisateur, J’accuse, en salle le 13 novembre, s’attaque à l’affaire Dreyfus et qu'un parallèle entre le sort du capitaine juif, victime d’une erreur judiciaire, et celui du cinéaste, toujours poursuivi aux Etats-Unis pour avoir violé une jeune fille de 13 ans il y a plus de quarante ans, n’aurait rien de fortuit.

En rappelant pour d'autres qu’il s’agit essentiellement d’un film, sans doute, un film assez imposant, qui plus est, un film sur l’affaire Dreyfus un film sur l’antisémitisme..

Pamela Newton pour DayNewsWorld