REPRENDRE LE CONTROLE DE L'IMMIGRATION

EN FRANCE

L’exécutif veut à tout prix occuper le terrain sur l'immigration installant le futur débat présidentiel  -ardemment souhaité par la majorité- entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

« Nous voulons reprendre le contrôle de notre politique migratoire », a asséné le premier ministre ce mercredi 6 novembre en vingt mesures sur sa politique migratoire.

Le gouvernement s'est cependant contenté de simples annonces d'équilibriste, voulant faire plaisir à sa droite tout autant qu'à sa gauche. Et  rien de très nouveau : pour la plupart des mesures annoncées, voire en vigueur.

En effet le premier ministre s'est attaqué tout d'abord au  « tourisme médical » en évoquant des mesures déjà annoncées par Agnès Buzyn il y a quelques semaines. Les demandeurs d’asile devront désormais attendre trois mois avant d’avoir accès à la protection universelle maladie (PUMa) quand, aujourd’hui, ils y ont accès dès l’enregistrement de leur demande.

La durée de maintien de la PUMa devrait également être réduite pour les demandeurs d’asile déboutés en passant de douze à six mois. Dans le même esprit, pour les étrangers sans-papiers qui peuvent aujourd’hui bénéficier de l’aide médicale d’Etat (AME) après trois mois de présence sur le territoire, des mesures restrictives vont être prises.

Mais pour contrebalancer cette logique de fermeture, le gouvernement prévoit la relance d’une politique d’immigration économique, une mesure très largement réclamée par la majorité. Aussi Muriel Pénicaud, ministre du travail, a-elle parlé de « quotas » ou d’« objectifs chiffrés » d’accueil de nouveaux arrivants dans des filières professionnelles en tension dont la liste, qui date de 2008, sera actualisée dès cet été. Mais cette mesure ne devrait avoir que peu d'incidence...

En s'emparant de sujets régaliens comme celui de l'immigration, l'exécutif tente de détourner des sujets sociaux sensibles, notamment celui de la réforme des retraites, tout en s'inscrivant dans  la perspective d’un duel avec l’extrême droite lors de la présidentielle de 2022.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld