UN BRAS DE FER REUSSI DE TRUMP AVEC LE MEXIQUE CONTRE L'IMMIGRATION CLANDESTINE

Le président américain Donald Trump menaçait d'appliquer dès lundi des droits de douane de 5% sur tous les produits mexicains si son voisin du Sud ne s'engageait pas à des mesures suffisantes contre l'immigration clandestine.

Selon le Bureau américain des douanes et de la protection des frontières (CBP), plus de 144 200 migrants ont été arrêtés ou refoulés en mai à la frontière sud des Etats-Unis. Une hausse de 32% par rapport au mois précédent et de 178% par rapport à mai 2018, et un record sur ces treize dernières années. La majorité de ces migrants sont originaires du «triangle nord» centraméricain (Guatemala, Honduras, Salvador)

Après plusieurs jours de négociations et dix heures d’intenses discussions vendredi sur la question migratoire avec son voisin du Sud, les Etats-Unis ont finalement trouvé un accord avec le Mexique

Le Mexique va accentuer le contrôle à ses frontières pour limiter l'immigration clandestine, en priorité à la frontière sud du pays, avec le Guatemala. De quoi lever la menace de droits de douane sur les produits mexicains brandie par le président américain.

Les Etats-Unis et le Mexique ont arraché un accord sur l'immigration ce vendredi soir à Washington, au terme de plusieurs jours de difficiles négociations, levant ainsi la menace de droits de douane sur les produits mexicains brandie par Donald Trump et potentiellement dommageables à leurs économies.

« Les Etats-Unis sont parvenus à un accord signé avec le Mexique. Les tarifs douaniers prévus pour être appliqués lundi par les Etats-Unis, contre le Mexique, sont donc suspendus indéfiniment », a écrit M. Trump sur Twitter.

Il a ajouté que Mexico allait prendre « des mesures fortes pour endiguer le flux migratoire » traversant son pays à destination de la frontière sud des Etats-Unis où la police et la douane se disent débordées par le nombre des arrivées.

« Cela va permettre de réduire grandement, ou éliminer, l'immigration illégale venant du Mexique et entrant aux Etats-Unis », a-t-il assuré.

La Garde nationale déployée à la frontière sud

Les États-Unis estimaient que le Mexique ne faisait pas suffisamment pour contrôler sa frontière avec le Guatemala, au sud de son territoire laissant se développer sur son sol des réseaux qui acheminent les migrants vers les États-Unis. Ceux-ci viennent essentiellement du Guatemala, du Honduras et du Salvador et ne font que transiter sur le sol mexicain.

« Le déploiement de sa Garde nationale à travers le Mexique, en priorité à sa frontière sud ", figure ainsi parmi les mesures de l'accord, précise la déclaration.

Le chiffre de 6000 hommes a été annoncé jeudi par Mexico suite à de longues discussions au département d'État américain entre les délégations des deux pays.

Attendre l'asile depuis le Mexique

Le Mexique devrait aussi accéder à une autre demande américaine. Tous les migrants venant faire une demande d'asile aux États-Unis seront renvoyés au Mexique en attendant qu'elle soit traitée par les tribunaux américains.

Alors qu’il quittait le département d’Etat à Washington, vendredi soir, le ministre des Affaires étrangères mexicain Marcelo Ebrard a qualifié l’accord de «juste équilibre», notant que les Etats-Unis «avaient des demandes plus drastiques au départ». «Grâce au soutien de tous les Mexicains, l’imposition des taxes douanières sur les produits mexicains exportés aux Etats-Unis a pu être évitée», s’est félicité sur Twitter le président mexicain Andrés Manuel López Obrador.

L'utilisation de l'arme commerciale dans ce dossier avait inquiété les milieux d'affaires, tant les relations économiques sont étroites entre les deux pays.

Selon la Chambre de commerce, la taxe de 5% aurait coûté plus de 17 milliards de dollars par an aux consommateurs américains ; 87 milliards si la facture douanière grimpait à 25%.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld